Marchant dans la campagne, un beau jour de printemps,
Dame fourmi joyeuse, s'en allait, sifflotant,
Lorgner un champ plus loin où en était le blé
Qui ferait sa pitance durant les mois d'été.
Qu'il fut au laboureur, elle n'en avait que faire !
Ses futures ponctions ne lui importaient guère
Pensant tout bonnement que, de mère nature,
Chacun pouvait tirer principal et usure.
Et puis, tout bien pesé, sa taille lilliputienne,
Et donc ses prélèvements sur la moisson prochaine,
Ne seraient au fermier d'aucun manque à gagner.
Mais voilà qu'en chemin elle se heurte à un mur,
Qui, du champ convoité, garantit la clôture.
"Zut" se dit l'insecte brutalement contrarié !
"Comment vais-je parvenir à mon garde-manger ?
L'obstacle est bien trop haut pour que j'en vienne à bout.
Je risque, par surcroît, de me rompre le cou !"
Regardant alentours, elle aperçoit une grue
En plein aérobic sur la rive d'un ru.
Elle la trouve stupide, en station sur un pied,
A se mirer, bêtement, le bec, vers l'eau, piqué.
"L'interrompre, pense-t-elle, c'est lui est bien utile,
La tirer du grotesque d'un passe temps si futile."
Elle la hèle sans ambages ! - "venez donc, chère soeur,
Car pour franchir ce mur, j'ai besoin d'ascenseur,
Et je suis convaincue, qu'à me rendre service,
Vous aurez avantage... Ce qui n'est que justice !"
- "Comme vous avez raison, minaude le volatile !
Je vous rends mille grâces, d'être à ce point civile."
Pour satisfaire l'insecte, elle pique du nez
Afin qu'il s'y installe jusqu'en haut du muret.
Mais au dernier moment, toute cause entendue,
Elle happe la fourmi et la gobe, toute crue !
Ainsi, en ce bas monde, trouvant à justifier
Nos mauvaises manières et mauvaises pensées,
Et prenant toute chose comme nous étant due
Nous risquons de finir en en-cas pour une grue.
La fourmi et la grue
travail d'atelier d'écriture
consigne :
créer une fable à la mode La Fontaine