Espace privé sur ALMARANCE
Espace du souvenir
L'espace du souvenir de ceux qui sont partis
Au revoir Dani
Il pourra être dit que tu as réussi ta sortie, comme tu la souhaitais, discrètement, entouré des tiens et de la plupart de ceux qui pour toi tenaient une place privilégiée dans ton coeur et dans ta vie.
Comme tu le souhaitais, tes cendres ont rejoint et investi ces collines d'Entrecasteaux qui, si elle étaient un peu tiennes, le sont devenues définitivement, et portent ton empreinte indélébile, à tout jamais. Nul chasseur, nul promeneur, nul gibier ne pourra s'y promener sans y ressentir ta présence sans s'imprégner encore un peu plus de toi.
Mais tu étais de ceux pour qui la mort fait partie de la vie, tu ne voulais pas qu'on soit tristes alors on ne le montre pas, mais on l'est, pute de sainte adèle. Au revoir beauf
Marc
A mon chasseur et son chien
Je te sais quelque part, allant entre les pins,
Fort, tranquille, heureux en ce matin.
Le jour se réveille dans une brume légère
Qui abreuve de rosée les collines tout entière.
Amoureusement je t'imagine ! Dédaignant les sentiers
Tu coupes par les sous-bois, rendant ton pas léger.
Les sens aux aguets tu avances, sans bruit,
Un œil sur les " tousques " et l'autre sur Mardi.
Il trottine devant, la truffe à ras de terre
Ou dressée dans le vent. Tu le regardes faire.
Attentif et confiant tu suis sa progression
A l'affût d'un mouvement ou d'une réaction.
S'il s'éloigne un peu top tu siffles silencieusement.
Il rebrousse chemin ou s'arrête et t'attend,
L'oreille figée, l'œil vif, le corps nerveux,
L'arrière train moulinant au rythme de sa queue.
S'il s'aperçoit soudain qu'il t'a perdu de vue,
Il revient en courant, apeuré, éperdu
D'amour, de dévotion, de confiance rassurante,
Heureux de retrouver ta présence apaisante.
Et vous allez ainsi, ivres de liberté,
En unité totale, tous vos instincts mêlés,
Vivant, en tête à tête, une grande complicité
Où je n'ai pas ma place, sans m'en sentir lésée.
Je voudrais tant pour toi, dans mon amour sincère,
Des jours, des mois, des années, faits de cette manière,
Où laissant derrière soi les soucis quotidiens
Ne reste que le bonheur du chasseur et son chien.
A tout jamais je t'aime.
Il m'a fallu du temps avant de pouvoir mettre ces pages en ligne car je ne savais pas comment relier Fran à Dani dans un autre univers.
Dans les archives de l'ancien site que gérait Fran, j'ai retrouvé ces quelques écrits qu'elle avait rassemblé.
Les enfants ont prévu de réunir les cendres de Fran et de Dani lors du prochain séjour d' Alexis en France, en dispersant celles de Fran au même endroit que celles de Dani dans leurs collines d'Entrecasteaux.
Il est bon de penser qu'ils pourraient ainsi se retrouver.
Dani
Ci dessous, un petit poème que Françoise avait écrit et qu' Alexis avait tenté de lire lors des obsèques. Son émotion était si perceptible que tout n'avait pu être compris. Dans chaque ligne, la profondeur des mots étant si ressentie qu'il eut été criminel de laisser ce texte dans l'oubli.
J'espère te parler longtemps encore, en évitant l'emploi du passé, car c'est lui qui crée l'absence. Et comment serais-tu absent alors que tu laisses tant de bon moments, tant de choses fortes, pour chacun d'entre nous... On en a pour "la videra".... Du moins est-ce de cela dont il faut se convaincre pour continuer avec le sourire au coeur.
J'espère que tu ne m'en voudras pas de te laisser la parole, en puisant dans ce grand cahier rouge où nous avons écrit si longtemps a quatre mains. L'extrait est de septembre 1985 et tu y dis tout ce que je pourrais te dire en ce jour :
"Ce soir, c'est la première fois que tu n'es pas là. Pas triste puisque ma pensée ne quitte pas la tienne. Désemparé un peu, ton sourire n'est pas là, mes yeux ne rencontrent pas les tiens. Mes mains seules vont et s'activent. Il me faut bouger sans cesse, m'occuper afin de ne pas ressentir ce grand manque, ce grand vide, causés par ton absence.... "
Fran
J'ai choisi cette photo que peu d'entre nous connaît.
Je l'aime particulièrement car tu y es représenté tout entier :
- bordélique à l'instar du décor
- toujours surprenant à l'instar de la neige sur notre terre provençale
- plein de connerie à l'instar de tes habitudes.
Y manque seulement cette grande sagesse de vie qui t'a toujours conduit à accepter ce qui est. Je crois que nous te devons tous de jouer le jeu de cette acceptation.
20 juin 2002
HOMMAGE A DANI
J'avais envie de faire partager à vous, Ma Famille, quelques uns des grands moments que j'ai passés avec Dani. Vous allez me dire, "on a tous passé des grands moments avec Dani !" ; oui mais voilà, telle une psychanalyse, j'ai envie de vous parler de ce que pour les uns, vous savez déjà, pour les autres vous allez découvrir, avec le sourire.
C''est un peu un hommage que je vais te rendre, Dani, aux travers de ces lignes et, en même temps, un grand Merci de m'avoir laissé des "putains de souvenirs à s'tap".
1ÈRE RENCONTRE
Ben voilà, j'arrive chez Fran. Dani est là.
"Voici ma nièce, Cathy, la fille de mon frère."
"Cathy, je te présente Dani".
Echange de regards, échange de bises... échange de sourires. C'est sûr, on est parti pour bien s'entendre. Alors bien entendu, au début, on tate un peu le terrain, on parle un peu sophistiqué, un peu pointu. A ce moment là, on ne connait pas encore l'impact de la connerie sur l'individu. C'est Fran qui la première envoie une pointe à Dani. Dans ce sérieux que nous lui connaissions tous, il la cloue sur place. Je m'éclate ! C'est sûr, c'est un déconneur... un déconneur taciturne, un déconneur qui réfléchi... un déconneur comme on les aime. Bienvenu dans la Famille Dani !